Rédaction : Teheiariki Ebb
Tahiti, le 29 février 2024 – En Polynésie, la musique est bien plus qu’un simple divertissement, elle fait partie de la vie quotidienne de chaque génération. Et parmi les styles qui rythment les îles, on distingue plusieurs styles musicaux :
Les compositions locales :
Les paysages, la culture, les légendes, les gens, et l’amour que l’on peut trouver en Polynésie ont inspiré de nombreux artistes. Ainsi, les auteurs, compositeurs et interprètes du Fenua produisent des chants, des mélodies et des paroles qui traversent toutes les générations. On compte un certain nombre de chants écrits et composés entre les années 1960 à 2000 qui font partie du registre “classique” polynésien. Mais les artistes continuent d’affluer et d’être inspirés. Depuis le début des années 2000, c’est une nouvelle génération de musiciens qui fait son apparition avec des sons plus clairs, plus modernes et plus dynamiques. La musique ne s’arrête jamais au Fenua.
Quelques noms : Esther Tefana, Angelo, Irma Prince, Barthélémy, Gabilou, Bobby, Tapuarii, Sabrina, Teiva LC, Nohorai, Teiho, Manuhei, Steeve, etc …
Les reprises locales :
Les Polynésiens et les Polynésiennes aiment s’amuser, chanter et danser. Mais pour se produire dans les bars et restaurants, ça devient vite compliqué de déplacer tout un groupe. C’est comme ça que les chanteurs aux boîtes à rythmes (piano clavier numérique avec des rythmes intégrés) et avec effets vocaux sont « nés ». Il suffisait d’un ou deux musiciens, un clavier et ils jouaient comme un groupe entier. Ce type de son a vite séduit les Polynésiens, et est devenu un style à part entière. L’arrivée du Rock Tahitien (style de danse dynamique) a accentué l’engouement pour ce style musical.
Quelques noms : Matahi, 2B Brothers, Team Feeling, Team Kiks, Zincou, etc …
Le Sapa’u :
La génération des plus jeunes, plus tournée vers la technologie et les musiques modernes, a trouvé un style particulier bien à elle, qui évolue continuellement. Ori Deck, Ori Siki, ou encore Sapa’u : ce sont des rythmes électroniques inspirés des sons africains, cubains et polynésiens, avec des paroles écrites et chantées par les jeunes, ou bien des reprises de chants populaires. Né dans les années 2010 grâce à des pionniers comme Tommy Driker, le Sapa’u a été inspiré par des styles comme le moombahton, le reggaeton et le dubstep, en y incorporant des éléments de la musique traditionnelle tahitienne. Le résultat est un style inédit, original et vibrant qui a rapidement conquis le cœur des jeunes générations. La danse qui accompagne le Sapa’u se caractérise par des mouvements libres imitant quelques gestes de la vie quotidienne des jeunes à Tahiti. À la place de la violence souvent observée en centre-ville, ce sont des soirées dansantes et des battles de danses qui rythment les mercredis après-midi ou les week-ends, rassemblant les jeunes autour d’une passion commune : la musique.
Quelques noms : Tommy Driker, Harmelo, Mackom, Pokessi, Puachoux, etc …